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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 04:10
- Journal OUEST FRANCE - Dimanche 23 mai 2009 - 

Pour zoomer sur l'image faites : "Ctrl + faire rouler la molette de votre souris"
Un grand bravo à l'écrivain de cet article. J'ai cherché son nom mais je ne l'ai pas trouvé. 

Quand je vois dans le sous-titre que le Venezuela est le plus grand Importateur de pétrole d'Amérique Latine je me dis "ouhlaaaaaa, que pasa ?". Heureusement que dans le corps du texte cette erreur d'étourderie n'est pas répétée et que le Venezuela redevient le plus grand EXPORTATEUR de pétrole d'Amérique Latine.

Ensuite j'ai regardé un peu les prix indiqués dans cet article.
1000 Bsf (Bolivares Fuertes) = 227€ selon l'auteur. Soit un taux de change à 1€=4,405 Bsf
Un peu plus bas on nous parle d'une paire de chaussure à 400 Bsf soit 133€. Le taux de change passe désormais à 1€ = 3 Bsf.

Le taux est à 3 ou est à 4,4 ?

Officielement il est bien à 3 et n'a jamais été à 4,405.
Si l'on parle du marché parallèle, le taux est de plus de 300% supérieur au taux officiel.
Aujourd'hui il est à 9,65 (1€ = 9,65 Bsf.) 

Je vois rarement des articles qui décrivent la situation dramatique que vivent les habitants du Venezuela. Je trouve donc regrettable de ne pas porter plus d'attention à la rédaction d'un article sur la situation au Venezuela.

Si vous aimez faire des comparaisons de prix entre deux supermarchés français je pense que le tableau des comparaisons des prix France/Venezuela que je vous propose ci dessous vous amusera. 

Il existe plusieurs manières de comparer les prix entre la France et le Venezuela :
- Conversion au taux officiel,
- Conversion au taux du marché parallèle,

Je vous en propose une autre qui consiste à calculer en pourcentage de salaire minimum.

En France le salaire minimum :
Montant du SMIC au 1er juillet 2009
 

SMIC horaire brut : 8,82 EUR  

SMIC horaire net : 6,93 EUR  

SMIC mensuel* brut  : 1 337,70 EUR  

SMIC mensuel* net : 1 050,63 EUR  

* base 151,67 heures / mois


Pour nous simplifier les calculs, imaginons que le SMIC soit à 1300€.

      
ARTICLES Prix en Bolivars Pourcentage (%) du salaire minimum Equivalent en €
Pommes de terre 11 BsF/Kg 1,15% 14,90€ / Kg
Oignons 12 Bsf /Kg  1,25% 16,27€ / Kg
Carottes 10 Bsf /Kg 1,04% 13,56€ / Kg
Avocats 25 Bsf /Kg 2,61% 33,89€ / Kg
Coca Cola 6 Bsf /1,5L 0,62% 8,13€ / 1,5L
Bouteille d'eau 6 Bsf /1,5 L 0,62% 8,13€ / 1L
Boite de thon 6 Bsf 0,62% 8,13€
Escalopes de poulet 30 Bsf /Kg 3,13% 40 € / Kg
Poisson de 50 à 90 Bsf/Kg
(selon espèce) 
de 5,24 à 9,39%
(selon espèce)
68 à 122€/Kg
Crème solaire Nivea
Indice 50 
97 Bsf 10,11% 131€...

Actuellement je gagne 2000 Bsf (666€). Heureusement pour moi, je ne paye pas de loyer car je suis hébergé chez une famille. En alimentation, à moi seul, je dépense toute ma paye...
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 04:09

J'ai oublié le code la route et la signification de la signalisation. Pourriez-vous m'aider ? Faut il comprendre une interdiction des drogues après le panneau ? [Photo prise à la sortie de Caracas, Juillet 2009]
 
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 04:03

Aujourd'hui, mercredi 3 juin 2009, de grands bouleversements s'annoncent dans ma vie de "couple" avec Inmaculada.

Comme je l'avais expliqué dans l'article Qui est Inmaculada ? ma relation avec cette femme de la soixantaine d'année était des moins banales. Moins je la considérais, meilleure était notre relation. Je l'ai tout d'abords senti heureuse de ranger ma chambre, laver mon linge, le repasser, me faire à manger, laver ma vaisselle, me torcher le.... L'idée était "moins t'en fais, meilleur c'est". Je n'avais pas le droit de cuisiner dans la cuisine car elle aimait que ça reste propre. "Ni si quiera mi hijas entran en mi cocina". Ses propres filles n'entraient même pas dans sa cuisine. 

Mon loyer (logement + nourriture) qui était fixé à 1800 bolivars à mon arrivée, était passé à 2000 bolivars puis à 3000 bolivars selon un accord établi entre nous deux. C'était 3000 Bsf ou alors je payais 1400 bolivars de loyer et avais le droit (et surtout l'obligation) de prendre mon petit déjeuner, mon déjeuner et mon repas du soir dans la rue. Dans la rue ne signifie pas sur un trottoir mais dans un restaurant. Bref l'adition aurait été salée à la fin du mois. De plus, manger Mc Donald, Pizza Hut, Burger King toute l'année, non merci.

J'ai donc commencé à chercher à faire une collocation avec Lucie Junet (Lucie merci de m'appeler sur mon Yo phone, si tu veux que je supprime ton nom). Lucie, française de souche, est née dans un petit village non peu connu : Saint Émilion. Bien sur Lucie aime le vin. Son papa est producteur et vend ses bouteilles sous l'appellation "Clos Junet". Je n'ai pas encore eu le privilège de goûter au vin de cette jeune fille mais j'ai confiance et garde espoir.

Pour ne pas perdre le fil conducteur de mon histoire rocambolesque, je vous propose d'oublier l'anecdote du vin et de nous concentrer sur la recherche d'un nouvel appartement.

Lucie et moi avons donc commencé à chercher dans les petites annonces locales. Il fallait trouver un appartement meublé, avec deux chambres (deux lits c'est mieux, elle a du poil aux jambes...), une cuisine et surtout une zone acceptablement dangereuse. Notre budget était de 2000 à 3000 bolivars par mois (700 à 1000€ au taux de change officiel). La plupart des appartements étant à 5000 bolivars (env. 1700€ par mois, au taux officiel), nous avons du revoir nos ambitions. 

Je me suis alors adressé à une collègue de bureau qui disposait d'une maison dans une zone populaire. N'étant pas convaincu par l'endroit j'ai bientôt trouvé une chambre (tant pis pour la collocation). Cette chambre était un ancien cabinet de consultation qui comportait : un lit/table d'opération, tablette de consultation, lavabo, évier et une lampe de plafond comme celle que vous trouvez chez votre dentiste. Original, n'est ce pas ? La proprio me garantissait qu'elle me trouverait un mini four et une télévision car je lui semblais être un gentil homme.

Au premier coup d'oeil j'ai été charmé par l'évier en inox. Je n'aurai plus eu besoin d'acheter de champignons pour mes omelettes. Je remerciais alors la générosité de mère nature. Je pense aussi que les seules personnes qui sont décédées en ces lieux sont mortes d'une infection et non pas de la maladie qui justifiait leur visite. Le ménage allait donc être digne d'un des dix travaux d'Hercule. D'ores et déjà, j'étais prêt à retrousser mes manches. L'entrée du bâtiment était spacieuse. Elle donnait sur un couloir obscur au fond duquel on percevait une porte entrouverte qui menait sur une arrière cour. En suivant le couloir je notais de part et d'autre, la présence de sièges ; "l'ancienne salle d'attente" me dit la dame qui me donnait la visite. Elle m'expliqua que de nombreuses personnes venaient toujours frapper à la porte pour se faire soigner. Au plafond les vieux ventilateurs effectuaient depuis 40 ans leur labeur et nous apportaient un brin de fraîcheur.

Dans la cuisine je pouvais emprunter les casseroles et tout ce qui était présent dans le vieux buffet dont les pieds avaient été remplacés par des calles en bois. Le sol ne disposait pas de revêtement mais la terre battue faisait son effet. Carmen, qui me faisait la visite, m'assurait qu'ils n'avaient pas encore eu le temps de faire tous les travaux mais que la maison allait bientôt être très jolie. Nous avons ensuite accédé aux toilettes. Une salle de trois mètres par trois mètre qui permettait aux personnes en fauteuil roulant de se mouvoir commodément. La douche était spacieuse car elle ne disposait pas de cabine ni de rideaux pour la délimiter.

Je posais de nombreuses questions à Carmen et me sentais confiant. Elle semblait être une bonne personne et faisait des efforts pour rendre mon déménagement aussi agréable que possible. J'avais enfin trouvé une nouvelle maison où j'allais pouvoir, si l'envie m'en prenait, faire la cuisine en me mettant les doigts dans le nez, chanter sous la douche, siffler en regardant la télévision, me toucher les pieds, jouer avec ma nourriture dans mon assiette, chantonner, encore siffler, ne pas faire mon lit et aller au boulot avec une chemise non repassée ; le rêve ! J'allais enfin pouvoir laver mon linge, ranger ma chambre, laver ma vaisselle, faire le ménage, les courses, mettre la crème solaire que j'ai envie de mettre, boire de la bière sans entendre "t'as encore bu?" ! Bref j'allais pouvoir redevenir le jeune homme que j'étais et ne plus supporter mon rôle de petit garçon de 10 ans. Dans la rue j'avais déjà repéré quelques voisines et j'étais convaincu que les lieux allaient me plaire ! 

Je suis donc rentré chez Inmaculada en réfléchissant à la manière dont j'allais lui annoncer la nouvelle. J'étais un peu gêné de devoir lui annoncer que malgré toute l'attention qu'elle me portait, je ne me sentais pas comme un poisson dans l'eau et que depuis deux semaines je cherchais un autre logement sans lui en avoir fait part. J'étais convaincu que j'agissais bien car je ne pensais pas la quitter avant deux semaines. Ainsi nous aurions eu le temps de salir (pour moi) et de ranger (pour elle) ensemble.

La réaction fut un peu plus violente que ce à quoi je m'étais préparé...

[à suivre...] 

 

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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:58
Alors que le soldat Ryan était aujourd'hui bien tranquillement dans son canapé à s'enfiler de la bière devant un match de base-ball, je rampais par terre à l'université centrale du Venezuela pour chercher un abri où me réfugier. 

Tout d'abords le rideau tombe pour l'ouverture des festivités et puis ensuite le grand spectacle ! C'était un cours de capoeira normal qui n'a pas terminé comme un cours normal de capoeira.

Nous étions là, à échauffer nos corps sous la place couverte de l'université et répétions les mouvements que nous enseignait le professeur. C'est alors que tout le monde se retournait pour voir un spectacle peu commun qui s'offrait à nous en ce lieu d'apprentissage et de savoir. Nous sommes à l'Université Centrale du Venezuela, la plus réputée des université du Venezuela. Là, à une distance d'environ 20 mètres, des lumières vives et des bruits d'explosion. Je me retourne et vois alors quelques étudiants qui commencent à s'agiter. 

J'arme un sourire et pense qu'il s'agit de jeunes imprudents qui viennent d'incendier des fusées d'artifices. Visiblement celles ci ont heurté le plafond car elles rebondissent sur le sol. Nous avons tous vu les belles couleurs rouges qui avaient alors surgi de l'obscurité tombante.

Et puis soudain des coups de feu. Bien nets et rapides. Une arme automatique semble t'il vu la cadence de tir. Je ne vois pas d'où proviennent les coups de feu car l'angle d'un bâtiment coupe mon champ de vision. Le professeur arrête ses mouvements et une expression d'inquiétude s'affiche sur son visage. Que se passe t'il ? Sommes nous en danger ? Un épais nuage de fumé blanche se propage depuis le fond de la place couverte. Nous sommes dans un couloir d'air qui dirige la fumé dans notre direction. Soudain de nouveaux coup de feux. Quelqu'un nous crie alors de nous jeter à terre et de nous mettre à l'abri. Des étudiants se dirigent vers nous. Ils semblent venir d'un autre monde, d'une autre réalité. Tout ceci prend des allures de guerre. Ils ont des vêtements devant la bouche et courent vers la sortie la plus proche. A nouveau des cris : "ne courrez pas, prenez vos affaires et mettez vous à l'abri". Je suis au sol, je ne comprends pas vraiment ce qui est en train de se passer autour de moi. Je ne pense qu'à une chose : rester en vie. Je rampe et me réfugie derrière un poteau en béton d'où je vois tous mes camarades prendre la direction de la sortie. La fumé est là, toute proche. Je ne peux pas rester ici car je vais me retrouver seul. Je rampe de nouveau en prenant soin de rester le plus possible à raz le sol. La fumé se propage en diffusant un atmosphère angoissant. S'agit il de la mort qui se déplace pour faucher des vies ? 

Je me redresse et prends la fuite dans une direction me mettant à l'abri d'éventuelles balles perdues. Je suis pieds nus, mes chaussures et mon sac à dos sont rester derrière moi. Je retrouve mon groupe et vois des centaines d'élèves qui sortent de toute part. Toute l'université semble être au courant de se qui est en train de se passer.  Les lumières, les explosions, puis la fumé venaient de bombes lacrymogènes... Certaines personnes ont respiré les gazs. 

La centaine d'étudiants se transforme bientôt en milliers d'étudiants. Le campus accueille environ 60 milles étudiants. On se croirait dans une fourmilière que l'on vient de bousculer, de réveiller. 

Par chance je retrouve Anum, un ami de la capoeira, qui dans sa fuite avait pris soin de récupérer les sacs laissés au pied d'un poteau en béton. Il me redonne mes affaires. Je lasse mes chaussures et suis la vague humaine qui se dirige vers la sortie. Le métro est le seul moyen de transport à cette heure tardive. En réalité il n'est que 19h30, mais la nuit est déjà là et il n'est pas bon de marcher dans Caracas lorsque la lumière du soleil, symboliquement protectrice n'est plus là. A Caracas on est prudent le jour, la nuit on ne sort pas à pied. 

Afin de ne pas patienter longuement dans le métro de la ville (qui ne comporte que 4 lignes pour 10 millions d'habitants), je décide de me joindre au groupe qui préfère attendre devant une licoreria (point de vente d'alcool très courant au Venezuela).

J'arrive à la maison à 21h30. Aux informations télévisées on parle qu'un groupe d'individus armés est entré dans l'université et a mis feu à la voiture de la directrice de l'université devant son bureau. Ensuite le groupe à incendier deux bus sur l'un des parkings de l'université.

Deux jours plus tard, je reviens à l'université pour suivre mon cours de capoeira. Je découvre alors les carcasses carbonisées des véhicules incendiés. Nous étions à 30 mètres d'une scène où des individus armés faisaient régner la terreur dans l'université.

 L'université est "protéger" de la présence des forces de l'ordre à l'intérieur du campus. C'est à dire qu'aucun policier, militaire ou autre corps armé n'est autorisé à pénétrer sur le campus sans l'accord de la rectorat. Cette loi semble incompréhensible. En réalité elle protège la sécurité des élèves de la violence des forces de l'ordre qui n'hésitent pas à faire usage de leurs armes en cas de manifestation contre le gouvernement. La rectorat fera appel au gouvernement pour, dans des circonstances exceptionnelles, demander des moyens policiers ou militaires et assurer la sécurité de élèves du campus. Le gouvernement refusera et deux jours plus tard la scène se reproduira à l'identique. Un nouveau groupe armé fera intrusion sur le campus et brûlera deux nouveaux bus. Une vidéo amateur montrera un groupe d'environ dix personnes, avec des T-Shirt disposés sur leur visage et des revolvers à la main, extraire le chauffeur d'un bus et tous ces occupants et mettre feu au véhicule. 
 
La police ne fait rien pour réprimer les faiseurs de troubles, les assassins, les bandits. Peut être que le gouvernement y voit un avantage. L'opposition dénonce, fait des manifestations. Rien ne change. En 2008, 14800 homicides au Venezuela. Combien en 2009 ?
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:57
Le révolutionaire Chavez continu son combat et nous présente tous les jours, vêtu de son uniforme, sa manière de faire du socialisme. Il aime visiblement la télévision et nous le fait savoir en y restant de longues heures (parfois plus de 4 heures) à parler de socialisme, de révolution et de Cuba.
 
La télévision est un moyen de communication qui permet de transmettre de l'information, du contenu culturel et du divertissement. Tout du moins c'est l'idée que je m'en fais. C'est également un moyen de contrôle et de pouvoir.
Allumer la télévision est devenu pour moi un excellent moyen de regarder la publicité, M. Chavez, ou un programme ventant les mérites du gouvernement. De quoi passer un excellent moment pour me distraire et savourer une bonne bière fraîche en rentrant du travail.

La publicité :

De nos jours, de nombreuses personnes sont stressées à l'idée de devoir regarder un film alors qu'elles savent qu'elles souffrent de problèmes de la vessie. En effet, quoi de plus ennuyeux que de devoir aller aux toilettes alors que vous risquez de perdre le fil conducteur de votre film. Les chaînes vénézuéliennes, dans un soucis d'abréger les souffrances morales qu'elles affligeaient à la population, ont fait le choix de permettre aux téléspectateurs de faire une pause pipi toutes les 10 min pendant 10 min. Résultat ; si vous ne saviez pas quoi faire de votre soirée après le film, ne vous en faites plus car pour regarder votre film de 120 min il vous faudra 240 min. Soyez en sûr, après 4h de télévision vous aurez sommeil...

Les discours de Chavez:

Quoi de plus rassurant que de savoir que son président travaille en continu au service de la population ? Remercions M. Chavez pour ses interminables discours où, s'il ne fait pas la promotion du nouveau téléphone de la marque X, il vous parlera du prix du Kg de riz, ou encore des entreprises privées du secteur agroalimentaire qu'il va nationaliser. Hier encore, il nous apprenait qu'il existe du bon cholestérol et du mauvais cholestérol. J'allais oublié qu'il fait bien son travail, alors avant d'avancer de telles vérités nécessaires à luter contre l'inflation, la violence et la pénurie alimentaire, il a développer un argumentaire pour nous convaincre de ce qu'il avançait...Après les 15 min "actu santé et bien être", il nous a fait profiter de la très touchante carte que lui avait envoyé son ami Fidel Castro. La lettre commençait par "Mi querido Hugo".Tellement touchant ce Castro.

Les documentaires:

J'ai appris qu'il est préférable de manger une pomme de terre traditionnelle (cultivée avec le dos courbé et des ampoules pleins les mains) qu'une pomme de terre industrielle (cultivée avec un gros tracteur).
En effet, de manière traditionnelle la pomme de terre est plus sucrée. Elle a donc meilleur goût.
De plus, la méthode traditionnelle (avec le dos courbé et des ampoules pleins les mains) permet de faire travailler plus de personnes.
 
J'ai appris que la pêche traditionnelle (avec un tuba et un slip de bain) permet de pêcher des poissons qui ont meilleur goût que les poissons pêchés de manière industrielle (avec les gros bateaux) car ils sont plus sucrés...hehehe non je plaisante, ils n'ont pas dit ça quand même.
Cependant M. Chavez vient d'interdire, à l'aide d'un nouveau texte de loi, la pêche industrielle car elle cause trop de dégât pour l'environnement. Le gouvernement encourage la pêche traditionnelle (où on voit le pêcheur tout bronzé et tout musclé tirer comme un fou sur ses filets pour les remonter à bord de son bateau. Bien souvent on se dit "bah merde il a rien pris").
Soulignons que c'est effectivement meilleur pour le cycle de reproduction des espèces. Le seul problème c'est qu'il était déjà difficile de trouver du poisson auparavant et que maintenant ça va devenir la prochaine mission de James Bond...

Comme mot de la fin, vive la tradition, le retour au goût ! Cependant en situation de pénurie alimentaire et d'inflation, est-il réellement préférable d'avoir une bonne patate sucrée (chère car en moins grande quantité) ou une bonne vieille patate industrielle ?
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:54
Immaculada ou Immaculée, quelque soit la langue utilisée, est un prénom peu courant. Je ne vous parlerai pas de religion ni d'immaculée conception mais bien de la personne chez qui je vis.
 
Immaculée c'est 61 printemps, un peu plus de 61 Kg et un peu moins d'1m61.
 
Immaculée c'est donc ma nouvelle maman vénézuélienne. Que je le veuille ou non...
 
A mon arrivée à Caracas j'ai donc posé mes valises dans l'appartement de cette espagnole qui vit au Venezuela depuis l'âge de 6 ans. C'est une mère de deux enfants (que je ne connais pas) et une femme divorcée depuis une vingtaine d'année.
 
Pour vaincre la solitude madame cuisine, fait le ménage, téléphone à ses copines et regarde la publicité (Au Venezuela pour 1h30 de film compter 1h30 de pub).
   
Immaculée c'est aussi une ex professeure de danse (31 ans d'expérience, des shows et des spétacles américains à son actif) qui ne pratique plus depuis 1 an pour raisons médicales.

Voila la description est faite.

Mon arrivée était donc vue d'un bon oeil par Immaculée. J'allais lui permettre d'avoir un peu plus d'activité. Ses copines aussi étaient contentes car les conversations téléphoniques allaient avoir un peu de renouveau.
  
A première vue j'ai trouvé en la personne d'Immaculée énormement de générosité. En effet, je me lève le matin avec un petit déjeuner qui m'attend. Je suis ensuite invité à me retirer de table en ne touchant à rien. Le midi et le soir sont identiques : je viens, je mange et ensuite je m'installe devant la télé. Si j'ai soif (bière ou jus de fruits fait maison) je demande et elle m'apportera à boire.
 
Où est le problème ? Suis-je un assisté, un mal élevé, ou un matcho ?
 
Je me suis moi même posé la question. Finalement je ne suis rien de tout cela. Le fait est qu'au Venezuela la "mama" fait tout à la maison. Les enfants ne font rien car la mère se vexerait.
J'ai donc essayé d'aider, de débarasser la table, de laver la vaisselle ou de l'essuyer. A part vexer la p'tite dame ça n'a pas servit à grand chose...
 
Je suis d'ailleurs une personne qui a un caractère "fuerte", car un jour où Immaculée est venue dans ma chambre et qu'elle a voulu faire mon lit je lui ai répondu, avec des yeux insistants, "NON, c'est bon c'est moi qui fait mon lit". Attention, je ne l'avais pas offensée mais j'ai quand même eu le droit à une réflexion.
 
Résultat, j'essaye de m'habituer à mon nouveau mode de vie au Venezuela, à ma colocation avec Immaculée. Je ne fais rien et laisse l'effet se faire. Je mange, je dis si j'aime ou si je n'aime pas. Elle me regarde manger, me resert à boire quand mon verre est vide, débarasse ma table, lave mes vêtements et les repasse, range ma chambre, me fait mon lit et me prépare un repas que j'emmène chaque jour au travail. Depuis que je suis un véritable assisté, notre relation est merveilleuse et je sens Immaculée reprendre goût à la vie.
 
Nous vivons heureux tous les deux, elle elle bosse et moi je la fait bosser... C'est presque honteux à dire, mais il n'y a que comme ça que ça marche !
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:51
Dimanche 15 février 2009, je suis ici depuis à peine 24h et je suis déjà plongé dans la politique du pays.

Le 15 février marque le jour du référendum où les citoyens du pays décideront de l'éligibilité indéfinie du président de la république Bolivarienne du Venezuela.

La question qui leur a été posée était la suivante :

Êtes vous pour la modification des articles 160, 162, 174, 192 et 230 de la Constitution de la République, proposée par l'Assemblée Nationale, qui amplifie les droits politiques du peuple afin de permettre à n'importe quel citoyen ou citoyenne, en exercice d'un poste d'élection populaire, de pouvoir se représenter indifiniment à son poste ? 

L'original (en espagnol) est un peu plus compliqué en réalité. Comme beaucoup de personnes vous trouverez la proposition en faveur du peuple. Cependant, il ne s'agit pas de permettre à n'importe qui de se représenter à l'infini mais surtout de permettre à ceux déjà en place de rester à leur poste.
 
Partout dans la ville on peut lire les slogans des deux partis ;
Les chavistes voteront OUI, derrière le slogan "SI, VA !"
Les autres voteront contre.

Voter "SI" permettra à M. Hugo Chavez, président de la république depuis 1999, de se représenter aux élections présidentielles jusqu'en 2048.

 
Toute la journée, les collèges de toutes les circonscriptions du pays seront ouverts jusqu'à 18h pour permettre aux citoyens de voter. Dès 5h du matin les partisans du président passent dans les rues de Caracas avec des hauts parleur pour dire aux gens d'aller voter.
 
A 16h je me rends aux urnes (seulement pour accompagner Immaculada) et constate la présence de militaires à l'entrée de l'établissement...
 
De retour à la maison, sur toutes les chaînes de télévision on aperçoit le président assurer que le 15 février sera un journée historique pour le pays. "Le 15 fevrier 2009 est le jour qui marquera la victoire de la démocratie au Venezuela".
 
Ce discourt peut surprendre lorsqu'il sort de la bouche d'un homme qui aime tant rester au pouvoir. Est-il vraiment conscient qu'il n'est pas assuré de gagner le "oui" populaire ou est-il justement au courant de sa victoire avant même que les résultats ne soient donnés ?
De nombreuses scènes font scandales sur les chaînes de l'opposition. On voit des militaires qui refusent l'accès aux urnes dans de nombreux points de vote de la capitale. Un représentant de l'Etat déchire, devant les caméras, le bulletin d'une femme qui vient de voter "NON" et lui demande ensuite de revoter... Celui-ci reconnaîtra, après les résultats du scrutin, la responsabilité de son acte.
 
Il est 18h00. Les derniers bureaux de votes ferment leurs portes. Sur toutes les chaînes de télévision on diffuse en direct les résultats qui sont donnés par le CNE (Conseil National Electoral). La représentante du CNE ouvre une enveloppe contenant les résultats.
 
54,36% en faveur du OUI.
45,64% en faveur du NON.

Le président Hugo Chavez remercie le peuple d'avoir exprimé une fois de plus sa capacité à élire par lui même l'avenir du pays. Il s'agit d'une nouvelle victoire de la démocratie selon Chavez et son gouvernement. 
 
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:50
C'est pas parce que les distributeurs de l'aéroport ont décidé de ne rien me lâcher que je vais laisser tomber. Je suis suis donc parti dès le lendemain avec Immaculée (Voir l'article du 10 mars 2009 pour savoir qui est Immaculée) à la recherche d'un distributeur de monnaie qui n'ait rien contre les cartes de crédit "VISA".
 
La banque en bas de chez moi ne me donne rien...
 
La banque au coin de la rue ne me donne rien...
 
Les deux prochaines banques manquent d'originalité et ne me donnent rien non plus...
 
Après tant d'échecs je commence à douter aux slogans du type "Acceptée partout où vous en avez besoin"
Je vais dans un grand centre commercial et m'adresse à la représentante de l'établissement bancaire. C'est alors qu'on m'annonce "Aucune opération bancaire vers l'étranger ne fonctionne dans tout le pays, cela peut durer plusieurs jours".
Là je respire un bon coup et me dis : " BIENVENU A CARACAS !!!"
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:46
Avant de débarquer à Caracas j'ai jugé bon de passer par le Pérou pour saluer los amigos que je n'avais pas vu depuis six mois. Bien sur pour ne pas faire trop simple je n'ai pas pris le vol Paris Lima mais j'ai préféré le vol Paris Madrid (pour dire bonjour à d'autres amigos), ensuite Madrid Bogota (en Colombie), c'est impressionnant le nombre de contrôles anti drogue qu'il y a dans l'aéroport. De Bogota je n'ai vu que l'aéroport. Je suis ensuite parti pour Lima où je suis resté 5 jours. LIMA c'était fou ! Imaginez, vous retrouvez toutes les personnes et les choses que vous avez aimées pendant un an. J'ai eu le plaisir de revoir les amis, les amours, la gastronomie et toutes les choses simples qui font que l'on aime Lima. Son trafic, son parque del amor, sa côte bercée par le Pacifique, le chinois du coin de la rue qui vous vend tout ce dont vous avez besoin, sa bière, son rhum et ses petits citrons verts.
 
Je retourne alors à l'aéroport de Lima, direction CARACAS !!! 
 
LIMA > CARACAS 2h30 en avion. Ça passe vite. J'arrive à l'aéroport international de Caracas. Un peu anxieux. Normal le pays n'a pas bonne réputation ces temps ci. Je récupère ma valise (oui je n'en ai qu'une de 20Kg) et me dirige vers la sortie. Je cherche une personne qui m'attend. Je ne la connais pas et elle ne me connaît pas. Des dizaines de personnes attendent avec des pancartes dans l'espoir d'apercevoir celui ou celle qu'elles sont venues chercher. 

Je ne vois pas mon nom sur toutes ces pancartes et je me dis "ça commence bien...". De toute façon il ne peut rien m'arriver car j'ai ma carte de crédit "acceptée partout où vous en avez besoin"... 
 
Finalement j'aperçois à mon tour un panneau qui indique mon nom avec CCIAVF (Cámara de Comercio, Industria y Agricultura Venezolano Francesa), Chambre de Commerce Franco Vénézuélienne. C'est cool, c'est pour moi !

Le taxi doit me conduire chez une dame que je ne connais pas et que je n'ai pas réussi à joindre pour la prévenir de mon arrivée. Avant de partir il me faut retirer mes premiers billets. Ici la monnaie est le "Bolivar". Distributeur numéro 1 : "Notre distributeur n'accepte pas votre carte", distributeur numéro 2, 3 et 4; même chanson. GÉNIAL !!! J'ai 9 dollars en poche... 
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27 novembre 2009 5 27 /11 /novembre /2009 03:36

Février 2009. Cela fait déjà six mois que mon retour du Pérou me fait prendre conscience à quel point l'Amérique latine me manque. Je lasse mes chaussures et reprends mon sac à dos pour repartir sur ce continent fascinant. Direction le Venezuela et sa capitale; Caracas !

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